Charte des Musiques
du Monde

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Manifeste nationale pour la diversité musicale

POUR DES POLITIQUES AMBITIEUSES ET AUDACIEUSES EN FAVEUR DE LA DIVERSITÉ MUSICALE

Les musiques actuelles à l’heure de la recom­po­si­tion ter­ri­to­ri­ale : quelles réal­ités du secteur, quels enjeux et per­spec­tives ?

Ce texte est le fruit d’une démarche col­lec­tive entre réseaux, fédéra­tions et syn­di­cat des musiques actuelles. Il fait état des enjeux qu’il nous sem­ble indis­pens­able et urgent de partager plus large­ment avec les acteurs, les élus et relais des ter­ri­toires, l’Etat et la société civile, pour que la part cul­turelle et artis­tique de notre société ne soit pas davan­tage mise à mal, que la diver­sité des ini­tia­tives et des pra­tiques soit recon­nue, respec­tée et soutenue. Et que nous puis­sions con­tribuer col­lec­tive­ment à une société où les droits cul­turels soient un des fon­da­men­taux de notre action quo­ti­di­enne.


Liste des sig­nataires : AJC, Après-Mai, Avant-Mar­di, Col­lec­tif Musiques & Dans­es du Monde en IDF, CD1D, FAMDT, Fer­arock, FEDELIMA, la FELIN, Fnei­j­ma, Fra­ca­ma, Grand Bureau, PAM, le Patch, le Pôle, Pol­ca, PRMA, RAMA, Raoul, RCA, Rezo-Par­leur, RIF, RMAN, SMA, Ufisc, Zone Franche…


Une con­férence de presse a eu lieu jeu­di 21 jan­vi­er 2016 ors des Bien­nales Inter­na­tionales du Spec­ta­cle à Nantes.


LA MUSIQUE AU CŒUR DES MUTATIONS SOCIÉTALES

Les pra­tiques cul­turelles et artis­tiques pren­nent une place de plus en plus impor­tante dans la vie des pop­u­la­tions. Le phénomène s’est accéléré, poussé par la con­ju­gai­son des efforts de démoc­ra­ti­sa­tion des col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales et de l’Etat, mais égale­ment par le déploiement des ini­tia­tives asso­cia­tives, le développe­ment des indus­tries cul­turelles, la mon­di­al­i­sa­tion, le général­i­sa­tion des usages numériques, la médi­ati­sa­tion des œuvres, des artistes et la démul­ti­pli­ca­tion des canaux de dif­fu­sion. Ces muta­tions ne s’opèrent pas sans mod­i­fi­er les références com­munes en ter­mes d’arts et de cul­tures. Elles con­courent à l’explosion sans précé­dent des besoins, des désirs des pop­u­la­tions. Cela génère des ques­tion­nements mais surtout de réelles oppor­tu­nités. Les per­son­nes revendiquent leurs droits cul­turels en ter­mes d’expression, d’éducation ou d’accès aux propo­si­tions artis­tiques. De fait, cela réin­ter­roge l’intérêt général en la matière et re-ques­tionne l’ensemble des poli­tiques publiques con­cernées.

Omniprésente dans nos quo­ti­di­ens, la musique est au cœur de ces trans­for­ma­tions. Partout sur les ter­ri­toires, en France, en Europe, une myr­i­ade d’initiatives musi­cales tente de répon­dre aux attentes des habi­tants qui de plus en plus nom­breux, cherchent à décou­vrir des artistes, à voir des con­certs, à partager des moments con­vivi­aux, à pra­ti­quer eux-mêmes, à s’exprimer sur scène, à pro­duire et à dif­fuser leurs enreg­istrements. Portées par cet engoue­ment sans précé­dent, de nom­breuses actions ont été entre­pris­es aus­si bien dans le champ artis­tique que dans le champ économique ou social, ou encore édu­catif met­tant la par­tic­i­pa­tion des habi­tants au cœur des pro­jets.

UN ÉCOSYSTÈME EXTRÊMEMENT DIVERSIFIÉ, ANCRÉ SUR LES TERRITOIRES

Un véri­ta­ble écosys­tème s’est con­sti­tué autour de ces musiques dites « actuelles », à la fois pop­u­laires et plurielles, qui vont du jazz au hip hop, de la chan­son à la var­iété, du rock au punk, des musiques élec­tron­iques aux musiques tra­di­tion­nelles d’ici et du monde. Ce tis­su d’initiatives est par­ti­c­ulière­ment diver­si­fié, de par les styles musi­caux tou­jours plus hybrides, la grande diver­sité d’acteurs impliqués, les activ­ités mis­es en œuvre, les final­ités pour­suiv­ies et les modes d’organisation.
En effet, issues his­torique­ment de l’initiative privée, les musiques actuelles sont aujourd’hui portées par une myr­i­ade de petites et très petites entre­pris­es, mais égale­ment par des entre­pris­es d’envergure nationale, voire inter­na­tionale, ain­si que des struc­tures publiques. Sur les ter­ri­toires, ces ini­tia­tives musi­cales sont pour la plu­part arti­sanales et très majori­taire­ment asso­cia­tives. Elles sont portées et soutenues par des bénév­oles, des pro­fes­sion­nels et des élus locaux. Elles mobilisent des dizaines de mil­liers de pas­sion­nés. Elles fédèrent, sus­ci­tent des syn­er­gies autour de lieux ou d’évènements. Elles met­tent en valeur les villes, les quartiers, les cam­pagnes, les habi­tants. Bref, elles sont indis­pens­ables à la vital­ité cul­turelle de nos ter­ri­toires ruraux et urbains.

Les musiques actuelles se sont affir­mées depuis plus de trente ans comme un secteur incon­tourn­able, à la fois artis­tique­ment, cul­turelle­ment et économique­ment. Organ­i­sa­tion de con­certs, de fes­ti­vals, pro­duc­tion et dif­fu­sion de musiques enreg­istrées, médi­ati­sa­tion, pro­duc­tion de tournées, développe­ment de car­rières, action cul­turelle, répéti­tion, créa­tion, enseigne­ment de la musique, fab­ri­ca­tion, vente et loca­tion d’instruments, de matériels, con­seil, for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, amé­nage­ment, bâti­ment, col­lec­tage, nom­bre de ser­vices con­nex­es… Aujourd’hui, les acteurs musi­caux engen­drent une activ­ité impor­tante sur les ter­ri­toires et font appel à de nom­breuses com­pé­tences. Ain­si, la fil­ière musi­cale représente une économie réelle, humaine, ancrée, favorisant les économies locales, sus­ci­tant des voca­tions d’entrepreneurs et générant des emplois tech­niques, admin­is­trat­ifs ou artis­tiques.

Toutes les struc­tures qui por­tent ces activ­ités sont intime­ment reliées les unes aux autres jusqu’à être com­plète­ment inter­dépen­dantes ; d’où cette notion d’écosystème. Les musiques actuelles ne peu­vent véri­ta­ble­ment se dévelop­per aujourd’hui sans chercher à ren­forcer cette diver­sité et sans main­tenir une forme d’équilibre au sein de cet écosys­tème.

UNE FILIÈRE ÉCONOMIQUE RÉELLE, NÉANMOINS FRAGILE

Dans la crise glob­ale tra­ver­sée, la fil­ière musi­cale con­naît un développe­ment réel, mais elle est égale­ment touchée par des phénomènes de con­cen­tra­tion inédits dans les indus­tries cul­turelles comme dans le spec­ta­cle vivant. Le déploiement de pro­jets artis­tiques sur les ter­ri­toires devient de plus en plus dif­fi­cile. Les sou­tiens publics se font moins disponibles et se con­cen­trent égale­ment sur cer­taines struc­tures insti­tu­tion­nelles.

L’équilibre de l’écosystème est donc très frag­ile. Les capac­ités d’investissement se réduisent. La prise de risque égale­ment. Les nom­breuses petites struc­tures, indis­pens­ables à la vital­ité artis­tique, citoyenne et économique des ter­ri­toires, sont les pre­mières touchées par les dif­fi­cultés finan­cières : les salles de con­certs, cafés, et fes­ti­vals ouverts à l’émergence de nou­veaux tal­ents, les entre­pris­es qui por­tent le développe­ment des pro­jets artis­tiques qu’ils soient labels, tourneurs, ou man­agers, les col­lec­tifs, les stu­dios, les écoles de musiques, les médias…

Leur vul­néra­bil­ité se mesure par les mar­queurs de pré­car­ité liés à l’emploi : des niveaux de salaires plus bas que la moyenne et des équipes réduites pour réalis­er des objec­tifs pour­tant revendiqués large­ment. Ces man­ques sont com­pen­sés par un recours aux emplois aidés, par des temps par­tiels subis et par une forte poly­va­lence des postes. Cela ne per­met pas de mobilis­er des com­pé­tences nou­velles issues d’autres secteurs, d’autres expéri­ences, et génère un turn over impor­tant des per­son­nes et des actions. Des pro­jets dis­parais­sent chaque année. Ils sont rem­placées par de nou­veaux, portés par des acteurs motivés certes mais tou­jours plus frag­iles. L’impact sur l’emploi est réel, ce qui n’est pas sans con­séquence pour les béné­fi­ci­aires directs ou indi­rects, les pop­u­la­tions, les artistes, le tis­su économique et social de nos ter­ri­toires.

Aujourd’hui, il est absol­u­ment néces­saire d’accompagner la prise de risques, soutenir les démarch­es sol­idaires, épauler l’entrepreneuriat, encour­ager la coopéra­tion entre ini­tia­tives privées et ini­tia­tives publiques. Face à des enjeux inédits, la fil­ière musi­cale que nous fédérons fait preuve d’une grande matu­rité et démon­tre sa capac­ité d’innovation. Les acteurs se sont organ­isés au niveau nation­al au tra­vers des fédéra­tions et syn­di­cats. Sur les ter­ri­toires, mal­gré les dif­férences de statuts, de légitim­ité, de fonc­tion­nement, mal­gré les con­cur­rences poten­tielles, ils se struc­turent au sein d’espaces de dia­logue et de con­cer­ta­tion per­ma­nents, les pôles et réseaux régionaux. Ils se dotent égale­ment d’outils d’observation partagée. Ils défrichent des ter­rains moins con­nus et trou­vent des poten­tial­ités de développe­ment sur les ques­tions économiques, sociales ou envi­ron­nemen­tales.

UNE DIVERSITÉ À SOUTENIR DANS SA CAPACITÉ D’INNOVATION

Inno­vantes et con­struc­tives, de nom­breuses entre­pris­es de la fil­ière musi­cale sont aujourd’hui en pre­mière ligne sur les enjeux de mutu­al­i­sa­tion, de coopéra­tion, de développe­ment durable, d’accessibilité, de préven­tion, d’internationalisation, sur les liens avec l’éducation, le tourisme, la recherche, le numérique. Elles créent des passerelles avec d’autres secteurs économiques et d’activités, se réap­pro­prient des out­ils expéri­men­tés ailleurs, en par­ti­c­uli­er dans le champ de l’économie sociale et sol­idaire, out­ils de tré­sorerie, dis­posi­tifs d’aides à l’emploi, de mobil­i­sa­tion de mécé­nat, coopéra­tives d’activité et d’emploi, groupe­ments d’employeurs, pôle ter­ri­to­ri­aux de coopéra­tions économiques.

L’impact du numérique entraîne des repo­si­tion­nements stratégiques majeurs au sein des fil­ières cul­turelles. Les acteurs doivent pou­voir se pro­jeter, inve­stir, con­stru­ire des répons­es col­lec­tives, dans des démarch­es de développe­ment durable. Les enjeux sont tels pour les col­lec­tiv­ités et les habi­tants qu’il faut pou­voir anticiper les normes et enjeux de demain. Nom­breux sont les pro­jets volon­taristes en la matière, mais force est de con­stater, quel que soit le sujet, que pour trans­former des expéri­men­ta­tions en des inno­va­tions réelle­ment sig­ni­fica­tives, il faut de la con­fi­ance, du temps et des moyens pour pren­dre le recul néces­saire, tâton­ner, tester et instituer de nou­velles pra­tiques, de nou­velles façon de tra­vailler.

LES MUSIQUES ACTUELLES UN ATOUT POUR PARTICIPER À L’ÉVOLUTION DES POLITIQUES PUBLIQUES

En quelques décen­nies, les musiques actuelles se sont vu pro­gres­sive­ment recon­naître d’abord par les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, puis par l’Etat. Même si leur prise en compte reste encore large­ment en deçà d’autres dis­ci­plines artis­tiques con­sid­érées comme plus « légitimes », le sou­tien pub­lic aux musiques actuelles signe leur inté­gra­tion aux poli­tiques publiques – une recon­nais­sance à la fois recher­chée mais aus­si red­outée par les acteurs tou­jours soucieux de leur indépen­dance. Force est de con­stater qu’ainsi notre secteur a pu large­ment se pro­fes­sion­nalis­er ces dernières années, et qu’il béné­fi­cie aujourd’hui de nom­breuses com­pé­tences. L’enjeu, pour nos parte­naires, l’Etat et les col­lec­tiv­ités, est de trou­ver les leviers per­me­t­tant de mobilis­er ces com­pé­tences pour faire face aux défis aux­quels col­lec­tive­ment nous sommes con­fron­tés.

La lib­erté d’expression, l’exercice des arts, l’éducation artis­tique et cul­turelle sont des enjeux majeurs aux­quels nous, acteurs de la fil­ière musi­cale, sommes attachés. Préserv­er des poli­tiques cul­turelles ambitieuses est absol­u­ment néces­saire, et pour ce faire, il faut être prêt à les rénover, à les adapter à la réal­ité des modes de vies et aux attentes actuelles des pop­u­la­tions. Il est essen­tiel aujourd’hui d’imaginer des dis­posi­tifs vertueux qui per­me­t­tent d’irriguer l’ensemble des ter­ri­toires, en s’appuyant sur des écosys­tèmes de prox­im­ité. Il est aus­si essen­tiel de ren­dre tou­jours plus effec­tive la sol­i­dar­ité et la coopéra­tion au sein même de notre secteur. Ce tra­vail ne peut se faire que dans la con­fi­ance, le dia­logue et la réciproc­ité, en met­tant en place des out­ils de con­cer­ta­tion, d’observation et de diag­nos­tic partagé. Nous nous sommes déjà engagés dans ces démarch­es avec nos parte­naires publics, à tra­vers les Soli­ma, et d’autres proces­sus de con­cer­ta­tion ter­ri­to­ri­ale ou de co-con­struc­tion qui nous sem­blent indis­pens­ables pour décloi­son­ner, sor­tir des habi­tudes et penser les trans­ver­sal­ités.

Les défis aux­quels sont con­fron­tées nos entre­pris­es sont de natures extrême­ment dif­férentes. Répon­dre à des aspi­ra­tions sociales, artis­tiques et cul­turelles en mou­ve­ment con­stant, explor­er de nou­velles activ­ités, con­stru­ire des mod­èles économiques, trou­ver des formes d’organisations adap­tées, s’adapter aux enjeux numériques et envi­ron­nemen­taux, adopter des pra­tiques respon­s­ables vis-à-vis de leurs publics, usagers, clients, béné­fi­ci­aires, de leurs salariés et de leurs partenaires,…Notre fil­ière musi­cale doit franchir aujourd’hui une nou­velle étape de son développe­ment. Les expéri­men­ta­tions doivent être nour­ries. Les expéri­ences doivent se con­fron­ter. La fil­ière, et son réseau de com­pé­tences, doit de ce point de vue être ani­mée et accom­pa­g­née. Nos enjeux sont au car­refour de nom­breuses poli­tiques publiques : économiques, sociales, envi­ron­nemen­tales, san­i­taires, éduca­tives, de jeunesse, de coopéra­tion inter­na­tionale, de tourisme, d’attractivité… Des passerelles doivent con­tin­uer d’être con­stru­ites. Des artic­u­la­tions trou­vées. Des trans­ver­sal­ités favorisées, à tous les niveaux. Du fait de leur his­toire spé­ci­fique, les musiques actuelles por­tent en elles une véri­ta­ble cul­ture de la coopéra­tion et de la co-con­stru­tion, ingré­di­ents indis­pens­ables pour éla­bor­er avec les col­lec­tiv­ités et l’Etat, de nou­veaux pos­si­bles pour les pop­u­la­tions en matière cul­turelle.



NOUS SOUHAITONS DE NOS FUTURS ÉLUS QU’ILS SOUTIENNENT ET ENCOURAGENT :

- l’émergence, la prise de risque artis­tique, la créa­tion musi­cale, la diver­sité cul­turelle, les pra­tiques artis­tiques en ama­teurs, l’éducation artis­tique et cul­turelle à tra­vers des sub­ven­tions cul­turelles préservées, mais égale­ment éval­uées et rééquili­brées dans leur glob­al­ité. — la coopéra­tion entre acteurs, à l’échelle locale, régionale, inter-régionale et nationale, qu’elle soit ren­for­cée pour ren­dre pos­si­ble des solu­tions opéra­tionnelles en réponse aux muta­tions socié­tales actuelles ; — nos fil­ières cul­turelles au niveau région­al et nation­al, dans leur capac­ité d’innovation, de mise en syn­er­gies, d’observation, de pro­mo­tion et d’appui ; dans le déploiement d’outils d’information, de ressources et d’accompagnement artis­tique et économique ; dans la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et le développe­ment d’outils RH adap­tés ;
- des espaces de co-con­struc­tion des poli­tiques publiques, à créer ou à main­tenir sur les ques­tions essen­tielles telles que les enjeux artis­tiques et édu­cat­ifs, l’emploi, les mod­èles économiques, les finance­ments, l’évaluation ;

- les ini­tia­tives pos­i­tives et expéri­men­ta­tions, sur les enjeux d’emploi, de développe­ment économique, de développe­ment durable, de préven­tion, d’accessibilité, du numérique, de pat­ri­mo­ni­al­i­sa­tion, d’aménagement du ter­ri­toire, du vivre ensem­ble ;

- nos propo­si­tions, pour faire recon­naitre et met­tre œuvre en tant que respon­s­abil­ité publique et exer­ci­ce con­joint des dif­férentes natures de col­lec­tiv­ités, les droits cul­turels des per­son­nes, pour que les moyens soient don­nés de favoris­er réelle­ment la diver­sité artis­tique, cul­turelle et ter­ri­to­ri­ale, face aux risques de con­cen­tra­tion économique exis­tant ; pour que des out­ils de redis­tri­b­u­tion adap­tée soient mis en place ; pour que la par­tic­i­pa­tion à la vie artis­tique et cul­turelle soient assuré pour tou-te‑s et pour toutes les formes de cul­tures, sur l’ensemble des ter­ri­toires.