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CP UFISC : Quels festivals après le 11 mai ?

Suite à la déc­la­ra­tion du min­istre de la Cul­ture sur les ondes de Radio France le 16 avril évo­quant la pos­si­bil­ité de main­tenir des “petits fes­ti­vals” à par­tir du 11 mai, alors que le Prési­dent de la République avait affir­mé quelques jours plus tôt que les événe­ments ouverts aux publics resteraient fer­més après cette date, et que les grands fes­ti­vals et événe­ments avec un pub­lic nom­breux ne pour­raient se tenir avant mi-juil­let, une clar­i­fi­ca­tion des autorités nous sem­ble aujour­d’hui indis­pens­able afin de lever le doute et l’in­com­préhen­sion qui se sont instal­lés chez de nom­breux pro­fes­sion­nels.

Nos organ­i­sa­tions rassem­blent de mul­ti­ples man­i­fes­ta­tions, de toutes dis­ci­plines et esthé­tiques, prin­ci­pale­ment de petites et moyennes tailles, à l’im­age de la grande majorité des fes­ti­vals qui exis­tent aujour­d’hui sur notre ter­ri­toire.

La ques­tion d’un main­tien pos­si­ble des fes­ti­vals de “petites jauges” à par­tir du 11 mai con­cerne donc poten­tielle­ment un nom­bre très impor­tant d’ac­teurs, pro­fes­sion­nels et ama­teurs. Des struc­tures qui, en rai­son du con­texte actuel inédit et des impérat­ifs d’anticipation encore plus impor­tant qu’il impose, ont un impérieux besoin de clarté et de vis­i­bil­ité.

Aus­si, nous deman­dons que soient pré­cisés dans les meilleurs délais les critères objec­tifs per­me­t­tant de déter­min­er quels fes­ti­vals pour­raient éventuelle­ment se dérouler, sous quelles con­di­tions, et à par­tir de quelle date.

Par­mi les con­di­tions, nous pen­sons évide­ment à la sécu­rité des publics, des artistes, des tech­ni­ciens et de l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels et bénév­oles con­cernés, à laque­lle nous sommes tous par­ti­c­ulière­ment attachés en cette péri­ode de crise san­i­taire.

Nous pen­sons égale­ment aux con­di­tions économiques en pointant les pris­es de risques con­sid­érables que pour­rait représen­ter la tenue de fes­ti­vals dès la mi-mai, quel que soit leur for­mat, dans un con­texte encore très incer­tain en matière de fréquen­ta­tion et de main­tien d’équili­bre des mod­èles économiques sou­vent frag­iles. Il con­viendrait donc, le cas échéant, d’ap­porter des garanties aux struc­tures por­teuses con­cernées et de leur laiss­er la lib­erté de main­tenir ou non leur man­i­fes­ta­tion, en con­ser­vant en cas d’an­nu­la­tion l’ac­cès aux sub­ven­tions et aides qui sont actuelle­ment déployées.

Cette démarche de clar­i­fi­ca­tion des direc­tives et per­spec­tives nationales con­cer­nant les fes­ti­vals, nous sem­ble par ailleurs impor­tante à porter aujour­d’hui à l’en­droit des col­lec­tiv­ités, qui restent les parte­naires incon­tourn­ables des fes­ti­vals et avec lesquelles il est plus que jamais indis­pens­able de tra­vailler en bonne intel­li­gence.

En rai­son d’une con­fu­sion qui a pu brouiller les mes­sages en cette péri­ode trou­blée, cer­taines col­lec­tiv­ités annon­cent aujour­d’hui l’in­ter­dic­tion de toute man­i­fes­ta­tion jusqu’à la mi-juil­let, quelle qu’en soit la taille, en invo­quant les direc­tives gou­verne­men­tales. Or à ce jour, à notre con­nais­sance, seul le décret n° 2020–423 du 14 avril 2020 pro­longe jusqu’au 11 mai la fer­me­ture des étab­lisse­ments au pub­lic, l’in­ter­dic­tion des rassem­ble­ments de plus de 100 per­son­nes ain­si que les restric­tions de déplace­ments. Et rien n’est encore offi­cielle­ment déter­miné pour la péri­ode du 12 mai à la mi-juil­let ; la mis­sion qui tra­vaille actuelle­ment sur les con­di­tions de sor­tie du con­fine­ment devant ren­dre ses con­clu­sions d’i­ci fin avril.

Et si les prochaines direc­tives gou­verne­men­tales per­me­t­tent de prévoir dans cer­taines con­di­tions la tenue de “petits fes­ti­vals” à par­tir de la mi-mai, il faudrait alors veiller à ce que les col­lec­tiv­ités puis­sent effec­tive­ment pren­dre en compte ces nou­velles direc­tives dans la délivrance des autori­sa­tions néces­saires.

L’après 11 mai ouvre donc une nou­velle péri­ode, le début d’une recon­struc­tion col­lec­tive à laque­lle les cen­taines de struc­tures cul­turelles que nous représen­tons, dont de nom­breux fes­ti­vals, souhait­ent con­tribuer. Avec toutes leurs diver­sités, leurs com­pé­tences, leur créa­tiv­ité, et l’e­sprit de respon­s­abil­ité et de coopéra­tion qui car­ac­térisent le tiers secteur et les valeurs de l’é­conomie sociale et sol­idaire dans lesquelles nous nous recon­nais­sons. Mais cette péri­ode ne peut s’ou­vrir que sur des bases de la plus grande clarté dans les règles établies, préal­able à la con­fi­ance mutuelle de l’ensem­ble des acteurs.

Si les pré­ci­sions, assor­ties de critères objec­tifs et réal­istes, que nous deman­dons ne peu­vent être apportées dans les meilleurs délais, soit a min­i­ma deux mois avant les dates des man­i­fes­ta­tions prévues, il revient alors à la puis­sance publique de déclar­er impos­si­ble la tenue des fes­ti­vals, quelle que soit leur taille.

Com­mu­niqué du 17 avril 2020
Plus d’informations : UFISC — coordination@ufisc.org