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Communiqué unitaire des organisations du spectacle : 4 mars

culture en danger : le temps des engagements !

Le 25 févri­er 2021

Les struc­tures cul­turelles, en par­ti­c­uli­er celles du spec­ta­cle et du ciné­ma, ont été les pre­mières touchées par des restric­tions et fer­me­tures liées à la crise san­i­taire : le 4 mars prochain en sera le pre­mier et triste anniver­saire. Les artistes et tech­ni­ciens inter­mit­tents du spec­ta­cle, les per­ma­nents de nos secteurs et nom­bre d’artistes-auteurs sont depuis privés d’une grande part de leurs activ­ités et de leurs revenus.

Les mesures de sou­tien pris­es par le gou­verne­ment et les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, incon­testa­bles et indis­pens­ables depuis le début de la crise, n’ont cepen­dant pas per­mis à une majorité des acteurs du secteur de voir com­pen­sées leurs pertes d’activités et leurs pertes économiques. La mise en œuvre de ces aides, a par ailleurs large­ment man­qué de trans­parence et d’équité. À ce stade, l’emploi per­ma­nent a pu être préservé, mais l’activité par­tielle est inter­v­enue minori­taire­ment pour com­penser les annu­la­tions de con­trats des inter­mit­tents (14% au print­emps dernier, moins de 4% en sep­tem­bre, en déclin depuis). Des employeurs se voient par ailleurs refuser leurs deman­des par l’administration alors que les con­trats de ces­sion ne sont pas hon­orés.

2021 est l’année de tous les dan­gers : bud­gets des col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales en berne – ils sont les pre­miers financeurs de la Cul­ture — et gou­verne­ment qui réduit, mois après mois, son sou­tien au secteur cul­turel dont les restes à charge vont encore aug­menter. Les per­spec­tives de ressources pro­pres pour l’ensemble des struc­tures (bil­let­terie pour les lieux et fes­ti­vals, ces­sion du droit d’exploitation pour les équipes artis­tiques) sont atones et les vol­umes d’emploi s’effondrent, aggra­vant le phénomène de pré­car­ité et de manque de vis­i­bil­ité. Une par­tie des artistes et tech­ni­ciens inter­mit­tents du spec­ta­cle ont vu leur droit à l’assurance chô­mage pro­longé jusqu’au 31 août 2021 et quelques mesurettes sont arrivées pour cer­tains jeunes et une petite par­tie des artistes-auteurs et indépen­dants.

Le pub­lic s’est sou­vent fait enten­dre aux côtés des pro­fes­sion­nels pour dire que “ce n’é­tait pas une vie” d’être éloigné des œuvres et des artistes. Nos reven­di­ca­tions pour la survie de nos entre­pris­es et pour les pro­fes­sion­nels qui tra­vail­lent avec elles sont celles d’un secteur impor­tant à la cohé­sion de notre société tout comme le champ du spec­ta­cle occa­sion­nel pri­mor­dial pour bon nom­bre d’artistes et tech­ni­ciens.

Nos struc­tures et nos salariés sont plongés dans le désar­roi. Exsangues et épuisés, nous deman­dons à présent des déci­sions fer­mes et immé­di­ates pour que soit per­mis à toutes celles et ceux qui exer­cent un méti­er cul­turel de pou­voir en vivre et non plus sur­vivre, à savoir :

Une méthodolo­gie de tra­vail pour la réou­ver­ture dans un cal­en­dri­er réal­iste pour les lieux cul­turels, y com­pris ceux qui accueil­lent des pra­tiques en ama­teur, et un engage­ment sur la tenue des fes­ti­vals et des spec­ta­cles occa­sion­nels organ­isés dans le cadre des fes­tiv­ités pop­u­laires, nous per­me­t­tant d’arrêter de nav­iguer à vue de quin­zaine en quin­zaine, au mépris de la san­té physique et men­tale des équipes.

Une réelle con­cer­ta­tion sur un plan de relance réal­iste et adap­té pour accom­pa­g­n­er la reprise d’activité qui ne pour­ra avoir lieu sans volon­tarisme et aides sub­stantielles.

Un fonds pour l’emploi direct dédié au secteur cul­turel per­me­t­tant un main­tien du vol­ume d’emploi (rési­dences de recherche ou de créa­tion, répéti­tions, actions de trans­mis­sion, etc.), donc le main­tien des com­pé­tences spé­ci­fiques à nos métiers, qui puisse aus­si per­me­t­tre de men­er une poli­tique volon­tariste d’inclusion des jeunes, et apporter un sou­tien à l’ensemble des artistes-auteurs et des indépen­dants de la cul­ture ;

Un engage­ment sans tarder sur la pro­lon­ga­tion de l’année blanche au-delà du 31 août 2021 pour tous les inter­mit­tents du spec­ta­cle ;

Une con­sol­i­da­tion immé­di­ate des organ­ismes soci­aux du secteur cul­turel (l’Afdas pour la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, le CMB pour la préven­tion et la san­té au tra­vail, la Caisse des Con­gés Spec­ta­cles, Audi­ens pour la san­té et la prévoy­ance) dure­ment touchés par l’absence de coti­sa­tions liée à l’effondrement du vol­ume d’emploi. Ces droits soci­aux com­plé­men­taires doivent être garan­tis ;

Faciliter l’accès au fonds de sol­i­dar­ité pour le ren­dre éli­gi­ble à tous les artistes auteurs et met­tre-en-place des mesures spé­ci­fiques telle qu’une indem­ni­sa­tion for­faitaire pour tous les artistes-auteurs d’un spec­ta­cle pour chaque date annulée depuis le 17 mars 2020, quand l’artiste-auteur n’a pas pu béné­fici­er d’un autre type d’indemnisation pour ces dates.

Une solu­tion – qui s’est trop fait atten­dre – à l’impossibilité pour cer­tains salariés et artistes-auteurs d’ouvrir des droits à un con­gé mater­nité ou un con­gé mal­adie, pro­pre­ment dis­crim­i­na­toire, alors que l’égalité entre femmes et hommes doit être un com­bat encore plus act­if en péri­ode de crise.

Les choix poli­tiques dans cette péri­ode sont dif­fi­ciles, nous le savons. Néan­moins, nous ne pou­vons souscrire à des déci­sions qui réduiraient à néant l’idée même de poli­tiques cul­turelles, de ten­ta­tives de déploiement vers tous les publics qui sont loin d’être achevées. L’exercice des droits cul­turels que con­stituent la lib­erté de créa­tion, l’accès du plus grand nom­bre aux œuvres de l’esprit et la citoyen­neté active est indis­so­cia­ble du pacte répub­li­cain

La Cul­ture est un bien com­mun.

Elle est partout. Elle ouvre des voies, offre des per­spec­tives, appelle à réfléchir sur soi, sur les autres, sur le monde. Elle est un espoir.

Nous allons la défendre. Nous ne voulons plus d’effets d’annonce, nous voulons des engage­ments ! Notre volon­té d’ex­ercer nos métiers et d’en vivre est aus­si celle de main­tenir le dia­logue avec le pub­lic.

Le 4 mars, tous les acteurs du monde cul­turel seront à nou­veau mobil­isés !

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