Les États Généraux
des Musiques du Monde
Il y a 10 ans, Zone Franche concluait ses derniers États Généraux après trois rendez-vous biennaux en 2009 (à Sciences Po Paris), 2011 (à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration) et 2013 (à la Villa Méditerranée de Marseille). Ces moments forts avaient mobilisé des institutions, des acteurs, des professionnels, etc., du monde entier.
En 10 ans, les effets de la mondialisation se sont accrus, les montées identitaires et nationalistes aussi, la crise climatique est devenue urgence, les équilibres géopolitiques ont fortement évolué, et les mouvements des populations viennent interroger la capacité des pays à accueillir dignement « l’autre » avec sa culture et les droits inhérents à son humanité. Il est donc plus que temps de provoquer un aggiornamento des réflexions d’alors, aux réalités du monde, et donc des Musiques du Monde, d’aujourd’hui.
Les États Généraux des Musiques du Monde, s’organiseront au long d’une séquence de 2023 à 2026, en France et en Allemagne. Partant du bilan des évolutions à 10 ans, seront dressés les enjeux nouveaux qui se posent aujourd’hui et pour demain.
PROGRAMME 2023 — 2026
Parler des Musiques du Monde, c’est parler des cultures du monde, donc de soi et de l’autre. C’est faire débat sur les échanges et rapports interculturels et inter-identitaires. C’est chérir la différence contre l’uniformatisation. C’est choisir l’ouverture contre le repli. C’est parler des arts et des cultures en dehors des logiques de marché. C’est interroger le rapport de la musique à la société et donc l’enjeu de prise de pouvoir politique et économique dont elle est l’objet, tant elle façonne les identités et les imaginaires. Ces questions, et tant d’autres, habiteront les multiples temps de rencontres professionnelles, à dimension nationale et internationale, qui s’articuleront autour de 4 grands thèmes (un par an) et une rencontre internationale organisée en Allemagne.
2023 (FRANCE)
GEOPOLITIQUE ET MUSIQUE
● La coopération culturelle (française, européenne, internationale) : entre appui et échanges réels avec les acteurs locaux, ou bien softpower et uniformisation culturelle artistique et économique ;
● Quelle place pour les Musiques du Monde dans un monde multipolaire aux diverses tensions ?
● Dynamique de décolonisation et retour des œuvres : quid du patrimoine culturel immatériel et de la musique ? ;
● Musiques et (im-)migrations : influences et confluences des migrations sur les syncrétismes musicaux, sociaux et culturels.
2024 (FRANCE) :
MUSIQUE(S) ET CULTURE(S) AU CŒUR DE LA MONDIALISATION ET DES LOGIQUES DE MARCHE
● La culture peut-elle être envisagée sous le prisme des Industries Culturelles et Créatives (ICC) ? ;
● Les phénomènes de concentration liés à la mondialisation et leurs conséquences dans la musique, les médias, la société,… ;
● Quid des politiques publiques culturelles, notamment de la musique, et de leur rôle, face aux impératifs économiques, aux dictats européens,… ?
2025 (ALLEMAGNE) :
UNION DES ACTEURS EUROPEENS DES MUSIQUES DU MONDE
● Regards croisés sur la coopération culturelle franco-allemande autour des Musiques du Monde ;
● Rencontres des philharmonies et autres lieux de musique classique européens programmant des Musiques du Monde ;
● Journée collaborative avec les réseaux européens pour la construction d’un manifeste en faveur des Musiques du Monde (exemples de réseaux invités : Zone Franche, FAMDT, l’EFN, l’European Music Council, le Forum of Worldwide Music Festival, Rete Italiana World Music, Belgium Worldwide Music, Hangveto, etc.).
2025 (FRANCE) :
PEUPLES ET CULTURES
● Musiciens d’ici et d’ailleurs : musiques populaires et diaspora ;
● Éthique et esthétique(s) de l’institutionnalisation de la musique ;
● Droits culturels : comment les travailler, les réinventer et les internationaliser ?
● La transmission, enjeu de sauvegarde de la diversité musicale.
2026 (FRANCE) :
MUSIQUES DU MONDE & ETHNO-FUTURISME
● Principes et valeurs de l’ethno-futurisme ;
● Fragilité des cultures populaires : face aux musiques qui disparaissent, un ethno-futurisme salvateur ?
● Jeunesse et dynamisme des musiques urbaines d’essence patrimoniale ;
● Pour une décolonisation des plateformes numériques : l’IA trouvera-t-elle ses racines patrimoniales ?